Changer de syndic de copropriété est une décision majeure qui peut améliorer la gestion de votre immeuble, optimiser les charges et renforcer la satisfaction des copropriétaires. En 2025, plusieurs raisons peuvent motiver ce souhait de changement, et il est important de connaître les étapes à suivre pour une transition réussie. Analyse.
Pourquoi envisager un changement de syndic en 2025 ?
Plusieurs raisons peuvent justifier le fait de vouloir changer de syndic de copropriété.
Gestion inefficace et manque de transparence
Un syndic doit assurer une gestion rigoureuse et transparente de la copropriété. Pourtant, certains syndics manquent de réactivité pour traiter les demandes des copropriétaires (retards dans les réponses, absence de suivi des travaux…), facturent des frais excessifs, avec des prestations mal définies ou surévaluées, et/ou ne respectent pas les obligations légales, mettant ainsi la copropriété en difficulté (non-tenue des Assemblées Générales, retard dans l’établissement des comptes annuels, non-respect des nouvelles normes…). Selon une étude menée par l’IFOP et Bellman (2020), 34 % des copropriétaires sont insatisfaits de la gestion de leur syndic actuel, principalement en raison d’un manque de réactivité et de transparence.
Augmentation excessive des charges de copropriété
Les charges de copropriété augmentent chaque année, et un syndic inefficace peut aggraver la situation s’il ne négocie pas ou mal les contrats avec les prestataires (assurance, entretien, nettoyage, ascenseurs, chauffage collectif…), si ses frais de gestion sont très élevés ou encore s’il a mal anticipé des travaux, entraînant des coûts supplémentaires en urgence.
Obligations légales plus strictes en 2025
A côté de cela, l’année 2025 marque un tournant en matière de réglementation des copropriétés, notamment avec :
- L’obligation du DPE collectif pour les copropriétés de 50 à 200 lots ;
- Le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) obligatoire pour anticiper et financer les rénovations énergétiques ;
- L’interdiction progressive des passoires thermiques, nécessitant un syndic compétent pour gérer ces transitions.
Relation conflictuelle avec le syndic
Enfin, il arrive que les copropriétaires perdent confiance dans leur syndic. La collaboration devient alors compliquée. Plusieurs signaux d’alerte peuvent justifier un changement : des Assemblées Générales mal organisées ou bâclées, une absence de communication et d’écoute des copropriétaires, des problèmes de comptables, avec des erreurs ou des irrégularités dans la gestion financière…
Comment changer de syndic de copropriété en 2025 ?
Changer de syndic de copropriété nécessite une démarche bien structurée. Il convient tout d’abord de mobiliser les copropriétaires car l’initiation de la procédure ne peut se faire que si une majorité est d’accord. Ensuite, comparez les offres des syndics traditionnels, en ligne ou coopératifs, et demandez des devis détaillés. Une demande écrite doit être envoyée au syndic actuel pour inscrire le vote du changement à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée Générale (AG). Le conseil syndical ou un copropriétaire représentant au moins un quart des voix peut effectuer cette demande (au moins 21 jours avant la tenue de l’AG). A noter que si le syndic refuse d’inscrire la question, les copropriétaires peuvent convoquer eux-mêmes une AG extraordinaire.
Par la suite, les copropriétaires doivent voter le changement de syndic lors de l’Assemblée Générale. Celui-ci se décide à la majorité absolue des voix de tous les copropriétaires, présents, représentés ou absents. Si cette majorité n’est pas atteinte, un deuxième vote peut être organisé immédiatement, nécessitant cette fois une majorité simple des copropriétaires présents ou représentés. Une fois élu, le nouveau syndic dispose d’un mois pour récupérer tous les documents et archives de la copropriété (comptes et relevés bancaires, contrats et factures en cours, dossiers des travaux réalisés et à venir…). L’ancien a quant à lui 3 mois pour finaliser les comptes définitifs et remettre les fonds de la copropriété. Si l’ancien syndic tarde à transmettre les documents, le nouveau peut saisir le juge pour accélérer la transition.
Comment choisir le bon syndic pour sa copropriété ?
Sélectionner un syndic de copropriété ne s’improvise pas. Il est essentiel de prendre le temps de comparer les organisations entre elles, à travers différents critères.
La transparence des tarifs et des prestations
Certains syndics appliquent des honoraires opaques ou ajoutent des frais cachés. Pour vous en prémunir, vérifiez les honoraires de base (un syndic classique facture entre 150 et 300 €/lot/an, tandis qu’un syndic en ligne peut être 30 à 50 % moins cher) ainsi que les prestations incluses et en option. En effet, certaines tâches, comme la gestion des sinistres et le suivi des travaux, peuvent entraîner des surcoûts.
La réactivité et la qualité de service
Un syndic de copropriété efficace doit être facilement joignable et capable de répondre rapidement à vos demandes des copropriétaires. Pour évaluer ce critère, testez le délai moyen de réponse de plusieurs syndics en leur envoyant un e-mail ou en les appelant directement, et consultez les avis en ligne. Les plateformes comme Google ou Trustpilot offrent des retours d’expérience précieux.
La capacité à gérer les obligations légales et les travaux
Par ailleurs, avec la réglementation qui évolue, le syndic doit être un véritable partenaire pour assurer la mise en conformité, éviter des sanctions, anticiper les travaux obligatoires et négocier des devis avantageux.
L’utilisation d’outils numériques pour une meilleure gestion
Pour finir, un bon syndic doit proposer des outils modernes pour simplifier la gestion : espace en ligne accessible aux copropriétaires, dématérialisation des convocations et procès-verbaux d’AG pour plus de réactivité, tableaux de bord de suivi des finances et des travaux…
(Crédit photo : iStock / SDI Productions)