Avantages et inconvénients de vivre en Essonne : un bon équilibre entre ville et nature ?

La rédaction du Parisien n’a pas participé à la réalisation de cet article.

Quitter Paris sans vraiment s’éloigner. C’est le pari que font chaque année de nombreux franciliens en choisissant de s’installer en Essonne. Avec ses forêts, ses parcs naturels, ses pôles d’emploi et ses villes à taille humaine, ce département du sud de l’Ile-de-France séduit par sa promesse d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle, cadre de vie et budget. Mais derrière cette image de territoire à la fois verdoyant et connecté, qu’en est-il vraiment au quotidien ? Attractivité économique, prix de l’immobilier, mobilités, qualité de vie : vivre en Essonne, est-ce un vrai bon plan ou une fausse bonne idée ? Décryptage.

Une qualité de vie recherchée, et accessible

L’un des premiers atouts de l’Essonne, c’est sans conteste son cadre de vie. Le département est l’un des plus verts de la région, il compte environ 88 000 hectares d’espaces naturels (forêts, parcs, espaces agricoles) selon l’INSEE. Forêt de Fontainebleau à proximité, vallée de Chevreuse, parc naturel du Gâtinais, bords de Yerres ou de l’Essonne : les possibilités d’escapades et d’activités de plein air sont nombreuses.
Ce cadre naturel s’accompagne d’un marché immobilier encore relativement abordable. D’après les données des Notaires du Grand Paris, le prix médiant au m² pour un appartement ancien en Essonne s’élève à environ 3 000, contre plus de 10 000 euros à Paris et environ 4 500 euros dans les Hauts-de-Seine. Les maisons, très prisées dans le sud du département, offrent en moyenne 100 à 120 m² habitables avec jardin, à des prix accessibles pour une grande partie des jeunes actifs et des familles.
Un argument de poids pour les franciliens en quête d’espace, sans vouloir pour autant faire une croix sur les opportunités professionnelles offertes par la capitale ou les grands pôles de l’Essonne.

Une vitalité économique portée par des pôles d’innovation

Contrairement à certaines idées reçues, l’Essonne n’est pas un simple territoire résidentiel. Il s’agit même de l’un des départements les plus dynamiques économiquement de la région. Le plateau de Saclay, souvent surnommé la « Silicon Valley française », regroupe près de 15 % de la recherche scientifiquement nationale selon le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Universités, grandes écoles, start-up, centre de R&D et entreprises de pointe y cohabitent, notamment autour de CEA, de Polytechnique, de HEC ou encre de l’université Paris-Saclay, classé première université française dans le classement de Shanghai 2023.
D’autres bassins d’emplois, comme Evry-Courcouronnes ou Massy, complètent cet écosystème avec des sièges sociaux, des zones logistiques ou des centres commerciaux. Cette diversité permet aux habitants de l’Essonne de travailler localement, limitant ainsi les déplacements vers Paris. Selon l’INSEE, plus de 60 % des actifs essonniens travaillent dans le département ou dans un autre département de la grande couronne.

Des transports en progrès… Mais encore imparfaits

C’est l’un des principaux sujets de débat pour les habitants de l’Essonne : la question des transports. Le département est traversé par plusieurs lignes de RER (B, C, D) et de nombreuses lignes de bus, mais ces dernières années, la saturation et les retards ont entamé la satisfaction des usagers.
Malgré cela, plusieurs projets sont en cours pour améliorer la desserte du territoire : prolongement du tram T12 entre Massy et Evry, interconnexions avec le Grand Paris Express, renforcement de l’offre de bus sur les axes secondaires. Des efforts sont aussi menés pour encourager les mobilités douces, avec des pistes cyclables et des voies vertes de plus en plus nombreuses, notamment autour de la Seine et de l’Orge.
Pour ceux qui travaillent à Paris, le temps de trajet reste toutefois un critère déterminant. De nombreuses villes comme Sainte-Geneviève-des-Bois, Savigny-sur-Orge ou Brétigny offrent un accès rapide à la capitale (30 à 45 minutes en RER), mais dans d’autres secteurs plus ruraux, la voiture reste indispensable.

Un territoire contrasté entre urbanité et ruralité

Ce qui fait la richesse de l’Essonne, c’est aussi sa diversité. Entre les villes nouvelles comme Evry ou les pôles urbains dynamiques de Massy et Palaiseau d’un côté, et les villages du Gâtinais ou les bourgs paisibles du Hurepoix de l’autre, le département propose des cadres de vie très variés.
Ce contraste est apprécié par ceux qui cherchent un compromis entre la proximité des services et calme résidentiel. Mais il peut aussi générer des inégalités d’accès à certains équipements : santé, culture, transports, numérique. Ainsi, alors que Massy dispose d’un théâtre national, d’un multiplexe et d’un réseau de transport dense, certaines communes rurales peinent encore à attirer des médecins généralistes ou à offrir une couverture fibre optique satisfaisante.
La question du vivre ensemble et de la cohésion territoriale est donc un enjeu majeur pour les années à venir, notamment face à l’augmentation continue de la population : le département devrait passer de 1,3 à 1,5 million d’habitants d’ici 2040 selon les projections de l’INSEE.

Une offre culturelle et éducative en développement

Autre point fort : l’Essonne investit dans ses équipements culturels, sportifs et éducatifs. De nombreuses villes ont rénové leurs médiathèques, développé des salles de spectacles et misé sur la culture de proximité. Des festivals comme le Printemps de la culture à Grigny ou les Franches Conteries à Etampes animent régulièrement la vie locale.

Côté éducation, l’offre est dense : université Paris-Saclay, IUT, école d’ingénieurs, lycées et collèges bien implantés… Avec une carte scolaire qui reste néanmoins marquée par des disparités, notamment entre les zones urbaines les plus denses et les communes périurbaines. En 2023, le taux de réussite au baccalauréat dans les lycées publics du département atteignait 89,6 %, légèrement au-dessus de la moyenne nationale.

Vivre en Essonne, c’est faire le choix d’un territoire en mouvement, à la fois enraciné dans la nature et tourné vers l’innovation. C’est pouvoir profiter d’une maison avec jardin à 45 minutes de Paris, trouver un emploi dans un grand pôle scientifique, randonner en forêt le week-end tout en ayant accès à des services de qualité.
Mais c’est aussi accepter certains défis : des mobilités encore perfectibles, une inégalité d’accès aux soins ou une forte hétérogénéité entre les territoires. Le pari est donc celui de l’équilibre. Et cet équilibre, ce sont les habitants eux-mêmes qui le construisent, entre exigences du quotidien, aspirations à la tranquillité et volonté de rester connectés.
En somme, l’Essonne n’est ni un eldorado, ni une banlieue dortoir. C’est un département qui a su se réinventer sans perdre son identité, un territoire à la fois ancré et ouvert. Et pour peu qu’on sache en décrypter les codes, il peut devenir un cadre de vie aussi stimulant que serein.

Sources :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=DEP-91

https://fr.wikipedia.org/wiki/Essonne_(d%C3%A9partement)

(Crédit photo : iStock / Inti St Clair)

Article publié par
Ilhem Mahour

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