Le bénévolat, qui est bien souvent expliqué par une définition réductrice liée à l’absence de rémunération, est en fait une activité extrêmement positive, qui consiste à aider son prochain de façon désintéressée. Service à la personne, activité caritative, éducation, encadrement : il s’agit de faire bénéficier les autres du surplus de temps, de connaissances ou d’aptitudes que l’on possède.
La loi n’encadre pas particulièrement cette activité, puisqu’elle n’entraine ni engagement contractuel ni rémunération. La responsabilité individuelle prime : il s’agit d’un engagement moral, mais le bénévole n’est pas salarié et peut se retirer à tout moment de son activité. En revanche, le bénévole doit respecter les règles de l’association dans laquelle il s’implique, et celle-ci à son tour doit observer les règles du droit du travail en vigueur en France.
Les retraités et leur engagement dans le bénévolat
Les années de la retraite sont parfois marquées par une perte de sens : lorsqu’on ne travaille plus en tant que salarié, ou que l’on faisait partie des dirigeants, on peut s’interroger sur la place que l’on occupe dans le monde et la société. Intégrer une association en tant que bénévole peut s’avérer une bonne idée pour trouver un nouveau rôle et s’accomplir en tant qu’individu. En effet, il n’est plus question cette fois de générer de l’argent ou de vendre un produit, mais de faire un apport positif à son environnement social.
Le sens que l’on créait au sein d’une entreprise en tant que salarié était souvent lié directement au niveau du salaire que l’on percevait, à moins d’avoir travaillé dans un secteur pour lequel on nourrissait une passion personnelle. En revanche, le bénévolat est synonyme d’action sociale, de gestion de crise, d’expérience humaine, et n’est pas motivé par la recherche matérielle de quelques euros. La récompense du bénévole, c’est la reconnaissance qu’il peut recevoir de la part des personnes dans le besoin qu’il a su aider. Grandir en tant qu’êtres humains, agir comme des adultes responsables pour mériter notre place dans la société, devraient être des objectifs à tout âge, mais on a souvent plus le temps de se poser ce type de questions à l’âge de la retraite.
Compter sur l’engagement des jeunes dans les associations n’est pas suffisant : la plupart d’entre eux ont besoin de se consacrer à leurs responsabilités de salarié ou de parent, et ne peuvent pas accorder au bénévolat une place importante dans leur vie.
La part du bénévolat en France : les retombées des actions associatives et le développement de nouveaux projets
Il y a en France plus de 13 millions de bénévoles, soit environ 25% de la population du pays. Mais il n’y a jamais trop de bonnes volontés, et s’impliquer en tant que bénévole est un engagement qui aura toujours sa place dans la société.
On dénombre 1,3 millions d’actions associatives en France en 2023 selon un rapport de l’INJEP ; néanmoins, le monde associatif n’est pas riche, et il est rare d’en être salarié. En effet, 90% des personnes qui travaillent pour une association sont bénévoles.
25% des associations ont une activité en lien avec le sport, 25% se consacrent à une activité humaine, caritative ou en lien avec le droit social ou la santé, et 20% sont dédiées à la culture et aux arts. Les associations restantes sont réparties entre divers loisirs, l’enseignement et l’économie.
Le niveau d’implication et la charge de travail varient grandement selon les projets associatifs, en raison des sujets abordés et du temps que les bénévoles sont en mesure d’y consacrer. La loi n’impose pas de temps de travail minimum ou maximum, mais le temps de travail d’un retraité doit prendre en compte le respect de sa santé et rester raisonnable.
Les bénévoles qui s’investissent dans les associations sont environ 33% à être âgés de plus de 65 ans, et plus de 40% si l’on ne considère que les présidents d’association. Cela démontre un fort engagement des retraités dans le monde associatif et le bénévolat – car le président d’association, malgré ses responsabilités, reste bénévole lui aussi, dans la mesure où l’association elle-même n’a pas de but lucratif.
Participer au développement de la vie associative
En fonction des compétences que l’on a, et de l’intérêt que l’on porte aux différentes activités couvertes par les associations, on pourra se tourner vers l’une ou l’autre après les avoir recensées. De nombreux sites internet permettent de trouver des listes d’associations établies dans votre région.
Il est également possible de créer une nouvelle association, si aucune n’existe à proximité sur le sujet qui vous tient à cœur. Dans ce cas, il faut formuler une proposition, se pencher sur le côté administratif, et trouver plusieurs personnes qui ont envie de se lancer dans l’aventure, soit en tant que bénévoles soit en prenant des responsabilités dans la nouvelle structure.
S’adjoindre un conseil juridique est une bonne idée pour la création de cette entité, car l’administration d’une association s’accompagne de responsabilités même quand elle ne gère pas de salarié. Si le retraité à l’origine du projet a une expérience en tant que dirigeant, elle sera bien entendu très utile dans la mise en route et la gestion de l’association.
(Crédit photo : iStock – Jose Luis Pelaez Inc)