À l’heure de l’urgence climatique et de la flambée des prix des matières premières, optimiser la performance énergétique de son logement est devenu, pour de nombreux français, une nécessité. En France, le secteur résidentiel représente près de 30 % de la consommation d’énergie finale, et une grande partie des habitations existantes sont encore mal isolées. Toutefois, de nombreuses solutions existent pour réduire durablement les pertes d’énergie et alléger ses factures : isolation, ventilation, chauffage… On vous explique.
Qu’est-ce que l’efficacité énergétique d’un logement ?
Tout d’abord, il est important de comprendre en quoi constitue l’efficacité énergétique d’un logement, avant de s’intéresser aux leviers activables pour l’optimiser.
Un logement efficace d’un point de vue énergétique est une habitation capable d’utiliser la quantité d’énergie suffisante pour assurer le confort de ses occupants, tout en limitant le gaspillage. Autrement dit, plus un logement efficace et moins il consomme d’énergie pour un même niveau de confort.
Comment peut-on évaluer l’efficacité énergétique d’un logement ? Grâce à plusieurs indicateurs, dont le plus répandu est le DPE (Diagnostic de performance énergétique), devenu obligatoire avant de vendre ou de mettre en location un logement. Il classe les logements de A (très performant) à G (très énergivore), en fonction de leur consommation d’énergie et de leurs émissions de CO₂. Depuis 2025, les logements classés G sont interdits à la location, et il en sera de même pour les logements classés F et E d’ici respectivement 2028 et 2034.
L’efficacité énergétique et la consommation d’énergie sont donc corrélées : un logement efficace consomme moins d’énergie qu’un logement énergivore. L’étape suivante consiste à comprendre quelles parties du logement doivent être rénovées : isolation, chauffage, plomberie… Et, c’est là que le DPE prend toute son importance : il permet d’identifier les failles thermiques du bâtiment et d’évaluer sa consommation énergétique. Pour une analyse plus poussée, un audit énergétique complet peut être réalisé (et il est même obligatoire depuis le 1er janvier 2025 pour les habitations classées E). L’audit inclut des mesures plus précises ainsi que des propositions de travaux de rénovation. Ces travaux, en plus de devenir une obligation réglementaire, forment l’opportunité de réaliser une plus-value sur son logement en cas de revente.
Quels travaux pour optimiser l’efficacité énergétique de son logement ?
Selon Ohm Energie, au sein d’une maison individuelle, la toiture représente jusqu’à 30 % des pertes énergétiques, suivie des murs et des fenêtres. Ainsi, une fois les déperditions identifiées, des travaux peuvent être lancés. L’objectif est triple : limiter les pertes de chaleur, réduire la consommation d’énergie et donc le montant de ses factures.
Une rénovation énergétique réussie passe par des travaux d’isolation. Selon la configuration de votre logement, vous pouvez opter pour une isolation de la toiture par l’intérieur ou par l’extérieur. Idem pour les murs : mal isolés, ils peuvent représenter jusqu’à 20 % des pertes. Toutefois, si une isolation des murs par l’intérieur est moins coûteuse, elle est aussi réductrice d’espace. Quant au plancher bas, son isolation apporte également un gain thermique notable, surtout dans les logements anciens.
Le remplacement des fenêtres et des portes-fenêtres constitue également un axe d’amélioration de l’efficacité énergétique. Pour remplacer le simple-vitrage, optez pour des vitrages à isolation renforcée (VIR), qui offrent de meilleures performances thermiques. Ces vitrages doivent être associés à des châssis conçus dans des matériaux performants : PVC, bois, aluminium avec rupture de pont thermique…
Les fuites d’air (joints de fenêtres, raccords murs/toiture…), dégradent également les performances thermiques. Un test d’infiltrométrie permet de repérer les zones de fuite et de les corriger avec des produits d’étanchéité (mousse expansive, joints…).
Enfin, une ventilation de qualité est indispensable pour maintenir une bonne qualité de l’air intérieur et maîtriser les pertes d’énergie. Une VMC double flux a la capacité de récupérer la chaleur de l’air extrait pour chauffer l’air entrant, limitant ainsi vos besoins en chauffage.
Quelles autres astuces pour optimiser l’efficacité énergétique ?
L’optimisation de l’efficacité énergétique d’un logement ne se limite pas aux travaux de rénovation. Elle passe aussi par un suivi régulier de la consommation et par des ajustements dans les usages quotidiens.
De nombreux fournisseurs d’électricité et de gaz offrent la possibilité de consulter en temps réel votre consommation. Certains systèmes vont même plus loin et préviennent leur client en cas de surconsommation inhabituelle.
Par ailleurs, certains réflexes simples vous permettent de faire des économies :
- Baisser le thermostat de 1°C pour économiser jusqu’à 7 % sur vos factures (selon l’Agence de la transition écologique ADEME)
- Eteindre les appareils en veille
- Entretenir régulièrement sa chaudière
Quelles aides sont disponibles ?
De nombreuses aides financières accompagnent les particuliers dans leurs projets de rénovation. Ces dispositifs, mis en place par l’État, les collectivités territoriales ou certains fournisseurs d’énergie, peuvent alléger le coût des travaux de rénovation. Parmi eux :
- MaPrimeRénov’ est accessible à tous les propriétaires, sans condition de ressources, bien que le montant de la prime varie en fonction des revenus du foyer. Cette subvention permet de financer une large palette de travaux : isolation, changement de système de chauffage, ventilation, audit énergétique, etc. Attention, le dispositif MaPrimeRenov’ est suspendu du 23 juin au 15 septembre 2025.
- Ledispositif des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) permet de bénéficier de primes versées par les fournisseurs d’énergie dans le cadre de leurs obligations de réduction de consommation. Ces aides peuvent être cumulées avec d’autres aides telles que MaPrimeRénov’. Pour en bénéficier, il faut être propriétaire ou locataire d’un logement construit il y a plus de deux ans.
- Il est également possible de bénéficier d’une TVA réduite à 5,5 % sur les travaux de rénovation énergétique, ainsi que de certains prêts avantageux, comme l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui permet d’emprunter jusqu’à 30 000 € sans intérêt pour financer les travaux.
(Crédit photo : iStock – Olga Dobrovolska)