Voiture garée la semaine, déplacements limités au strict minimum, transports en commun privilégiés… En ville, la voiture n’est plus toujours un réflexe. Et pour cause, entre le coût du carburant, le stationnement payant, les embouteillages, les restrictions de circulation et l’essor des mobilités douces, de nombreux citadins roulent peu. Pourtant, une dépense reste bien accrochée à votre budget même si votre véhicule dort la moitié de l’année dans un garage : l’assurance auto.
Alors comment payer un prix juste quand on roule peu ? Ces dernières années, une solution s’est discrètement imposée sur le marché : l’assurance au kilomètre. Une formule flexible, pensée pour les conducteurs occasionnels, qui ne payent que pour ce qu’ils consomment. Sur le papier, l’idée a tout pour séduire les citadins. Mais est-ce vraiment une bonne affaire ? A partir de quand devient-elle avantageuse ? Et à quoi faut-il faire attention avant de signer ? Décryptage d’une formule qui pourrait bien révolutionner votre manière d’assurer votre véhicule.
Moins vous roulez, plus vous économisez : une promesse adaptée aux habitudes urbaines
Un automobiliste français parcourt en moyenne entre 11 000 et 12 200 kilomètres par an. En milieu urbain cette moyenne chute fortement depuis quelques années. A Paris, on estime que de nombreux conducteurs roulent moins de 8 000 km par an, parfois bien moins pour ceux qui privilégient les transports en commun ou le vélo.
C’est justement pour ces profils qu’a été conçue l’assurance au kilomètre. Elle propose un fonctionnement simple : la prime d’assurance est calculée en fonction du nombre réel de kilomètres parcourus dans l’année. Plus vous roulez, plus vous payez. Moins vous roulez, plus vous économisez.
Selon une étude menée par le Lynx en 2023, un conducteur roulant moins de 5 000 km par an paie en moyenne 600 euros pour son assurance auto contre 773 euros pour un conducteur roulant entre 10 000 et 12 000 km. Une économie significative pour ceux qui utilisent leur voiture de manière occasionnelle.
Cette formule permet donc aux conducteurs urbains de ne pas surpayer une couverture inadaptée à leur usage. Mais derrière cette logique séduisante, encore faut-il bien comprendre ce que recouvre cette offre.
Deux types d’assurances au kilomètre : forfaitaire ou connectée
Il existe deux façons de souscrire une assurance au kilomètre. La première repose sur un système forfaitaire. L’assureur vous propose plusieurs tranches (par exemple jusqu’à 5 000 km, 8 000 km…). A vous de choisir celle qui correspond à votre profil. Le tarif est ajusté en fonction de la tranche sélectionnée. Si vous ne dépassez pas le seuil, vous réalisez une économie. Si vous le dépassez, vous pouvez être facturé en plus, voire rebasculé sur un tarif classique.
L’autre option repose sur un boîtier connecté. Installé dans votre voiture, il enregistre en temps réel les kilomètres effectués et transmet les données à l’assureur. Ce dernier calcule ensuite la prime au prorata de votre utilisation, généralement sur une base mensuelle. C’est une solution plus flexible, mais qui suppose d’accepter que vos déplacements soient suivis.
Dans les deux cas, le principe reste le même : adapter le montant payé à la réalité de votre usage. Un fonctionnement bienvenu à l’heure où les mobilités évoluent, notamment en milieu urbain.
Une vraie économie… mais pas pour tout le monde
L’assurance au kilomètre s’adresse d’abord à une catégorie précise : les petits rouleurs. Selon une étude de l’Observatoire des Mobilités pour Sixt (2023), 26 % des automobilistes français roulent moins de 8 000 km par an, un seuil souvent considéré comme la limite entre un conducteur régulier et un petit rouleur. Les petits rouleurs sont souvent ceux qui vivent en ville, travaillent à distance ou utilisent leur voiture de façon ponctuelle.
Cette formule n’est pas toujours avantageuse. Si vous sous-estimez votre kilométrage ou que vos habitudes changent en cours d’année, la facture peut rapidement grimper, parfois même plus haut qu’une assurance classique. Certaines compagnies appliquent des frais pour chaque kilomètre dépassé, ce qui peut vous coûter cher.
Il est donc essentiel de bien connaître vos habitudes de conduite avant de souscrire. Si vous êtes à la limite entre deux tranches ou si votre usage est irrégulier, mieux vaut opter pour un contrat avec marge ou une offre classique sans contrainte kilométrique.
Ce qu’il faut retenir avant de faire son choix
L’assurance auto au kilomètre représente une solution intéressante pour les conducteurs urbains qui utilisent leur véhicule de manière occasionnelle. Elle permet de rétablir une forme de justice tarifaire entre ceux qui roulent beaucoup et ceux qui roulent peu.
Mais comme tout contrat, elle implique de lire les conditions avec attention. Le seuil kilométrique choisi, les modalités en cas de dépassement, la nature des garanties incluses… Autant d’éléments à vérifier avant de s’engager. Car une formule bien choisie peut faire gagner plusieurs centaines d’euros par an. A l’inverse, un contrat mal calibré peut coûter plus cher qu’un contrat classique.
Avant de signer posez-vous les bonnes questions ! Combien de kilomètres faites-vous réellement dans l’année ? Avez-vous besoin d’une couverture complète ou d’une assurance au tiers ? Etes-vous prêt à partager vos données de conduite ? Et surtout, avez-vous le bon profil pour en tirer un vrai bénéfice ?
Si la réponse est oui, alors il est peut-être temps de tourner la page du contrat classique et d’opter pour une assurance qui vous ressemble. Et si ce n’est pas encore le cas sachez que le secteur évolue vite. Avec la généralisation des voitures connectées, des mobilités hybrides et des comportements responsables, l’assurance au kilomètre pourrait bien devenir, dans les années à venir la norme, plutôt que l’exception.
(Crédit photo : iStock / boonchai wedmakawand)