Comment reconnaître les signes d’un burn out maternel chez sa conjointe ?

La rédaction du Parisien n’a pas participé à la réalisation de cet article.

Selon une étude menée par Opinion Way en 2022, 34 % des femmes seraient en burn-out parental. 40 % des interrogées s’estiment même à risque quant à l’épuisement mental, physique et émotionnel que représente la naissance de leur enfant. La même enquête révèle que seulement 9 % des mamans expriment leur besoin de soutien à l’autre parent. La situation peut alors s’enliser, car les mamans peuvent se murer dans le silence, faire preuve de déni, se mettre beaucoup de pression. Alors, il est important que le conjoint puisse identifier les signes éventuels d’un burn-out afin de l’accompagner au mieux et surtout de trouver des solutions avant que la situation n’empire. Que se passe-t-il, alors, lorsque les mères ne se confient pas ? Quels sont les signes avant-coureurs d’un burn-out maternel ? Quels sont les indices à repérer ?

L’instabilité émotionnelle

L’arrivée de bébé est un chamboulement assez important dans le quotidien d’une maman, d’un couple en général.

L’un des premiers signes d’un épuisement physique, émotionnel et moral réside dans l’instabilité émotionnelle de la maman. Le stress et l’anxiété s’invitent dans le quotidien de la maman, surtout lorsqu’elle découvre la parentalité. L’inconnu, la peur, l’angoisse, sont des émotions fréquentes, associées au baby blues. Mais cette déprime est passagère. On parle alors d’instabilité émotionnelle lorsque ces variations d’émotions perdurent, se renforcent.

Avec le manque de sommeil, la routine, la gestion des tâches récurrentes, la maman agit plus qu’elle « n’est« . Mécaniquement, elle enchaîne les actes de la vie courante, épuisée.

Questionnements : observez votre conjointe sur une semaine. Comment la percevez-vous ? A-t-elle des humeurs changeantes ? Parvient-elle à reprendre le contrôle sur ses émotions ou la sentez-vous submergée ? Se confie-t-elle à vous sur sa sensation de « trop plein » ?

Le manque de motivation

Epuisée, tant physiquement que psychologiquement, il devient difficile pour votre conjointe de s’adonner à quelques plaisirs simples de la vie.

Le manque de motivation s’explique par la fatigue accumulée, mais également par le sentiment d’avoir des priorités bien plus importantes que son bien-être, son repos, sa santé, ses obligations ou ses passions.

Questionnements : votre conjoint est-elle passionnée par quelque chose ? Avait-elle l’habitude de se rendre à une activité chaque semaine ? De faire du sport ? De voir ses amies ? Avez-vous le sentiment qu’elle n’a plus envie de faire certaines choses, pourtant importantes pour elle quelques semaines avant ?

L’hypersensibilité

L’hypersensibilité et l’irritabilité sont deux symptômes du burn-out maternel. Après la chute d’hormones qu’implique la naissance d’un enfant, il est normal que votre conjointe soit émotionnellement instable. Mais ce phénomène est temporaire.

Le burn-out maternel peut, qui plus est, se manifester bien après la naissance !

L’hypersensibilité de votre moitié s’explique là encore par la fatigue accumulée, par son incapacité actuelle à gérer ses émotions, à faire face à la tonne de tâches à accomplir, la pression qu’elle se met sur les épaules.

Questionnements : votre femme vous dit-elle qu’elle se sent incomprise ? Non soutenue ? A-t-elle changé d’attitude avec les enfants ou avec vous ? Vous semble-t-elle beaucoup plus susceptible, à fleur de peau ? Est-elle moins tolérante ? Se met-elle plus facilement en colère, parfois pour des détails ? Est-elle moins patiente qu’avant ?

La perturbation du sommeil

L’insomnie passagère est différente des troubles du sommeil plus durables. Et ces derniers sont souvent un signe de burn-out maternel.

L’esprit encombré de pensées, de choses à ne pas oublier, d’inquiétudes, d’angoisses, de questions sur l’avenir, les nuits sont difficiles.

Ces troubles du sommeil ont lieu même si les enfants font leur nuit.

Questionnements : votre conjointe est-elle en proie à des cauchemars ou des terreurs nocturnes ? Combien d’heures dort-elle en moyenne par nuit ? A-t-elle des difficultés à s’endormir ? Se sent-elle fatiguée au réveil ? Dort-elle plus que d’habitude ?

Les douleurs et tensions musculaires

Le corps humain réagit aux émotions, surtout négatives. Et ces réactions interviennent généralement lorsque les choses n’ont pas été prises à temps.

« En avoir plein le dos » est une expression courante qui parle d’elle-même. Votre conjointe peut être amenée à souffrir de douleurs musculaires, articulaires, ou ressentir des troubles digestifs liés à l’anxiété, des maux de tête liés à la surcharge mentale, etc.

Le corps parle, il est très important de l’écouter pour en prendre soin. A chaque maux, une explication.

Questionnements : votre conjointe se plaint-elle de douleurs inhabituelles ? Les lombaires ou les cervicales sont généralement les premières zones touchées, comme un « poids sur les épaules », ou un poids trop lourd à supporter. A-t-elle des variations d’appétit en fonction de son humeur ? Des troubles digestifs récurrents depuis quelques temps ?

La baisse de l’estime de soi

Le burn-out maternel entraîne un questionnement constant : suis-je une bonne mère ? Est-ce que j’en fais assez ? Ai-je pensé à tout ? Mon enfant est-il heureux ? Et si j’avais oublié de fermer la porte ce matin en sortant ? Aurais-je mon train à temps pour arriver à l’heure à la crèche ? Que vais-je préparer à diner ?

Le doute, la perte de confiance en soi, d’estime de soi, sont des signaux d’alerte qu’un burn-out maternel se prépare ou est déjà présent.

Questionnements : votre conjointe a-t-elle un avis négatif sur elle ? L’entendez-vous dire des phrases du type « je suis nulle », « je suis fautive », « je ne vais pas y arriver », « je ne comprends pas pourquoi si, pourquoi ça », « Ce n’est pas pour moi », « Qu’ai-je fait pour en arriver là ? » Vous arrive-t-il de l’entendre idéaliser les autres ? Penser que les autres mamans s’en sortent mieux qu’elle ? Que l’herbe est plus verte ailleurs ?

Cette culpabilité, ce dénigrement, sont à prendre au sérieux.

L’isolement

Force est de constater que le burn-out maternel entraîne un certain isolement de la part de la maman en souffrance. Totalement focalisée sur sa charge mentale, ses tâches quotidiennes, les enfants, elle en perd le goût pour les petits bonheurs de la vie.

Elle ne prend plus plaisir à partager du temps avec ses proches, ses amis. Elle n’a plus envie de rien, ni même de prendre du temps pour elle-même.

Cet isolement est un facteur de risque de burn-out.

Questionnements : votre conjointe a-t-elle cessé de voir ses ami(e)s ? A-t-elle coupé les ponts avec certaines personnes, de façon assez inattendue ? ses habitudes ont-elles changé ?

L’idée, à travers cet article, est de vous donner les clés pour analyser la situation à la maison. Votre conjointe ne se rend peut-être pas compte de son mal-être. Votre présence est capitale pour la soutenir, mais aussi identifier vos propres symptômes d’un burn-out parental, car les mamans ne sont pas les seules concernées. En prenant soin d’elle, vous prenez soin de votre cocon familial, mais aussi de vous. Cette conscience des difficultés, des limites atteintes est un premier pas vers la reprise du contrôle sur votre quotidien mais aussi sur l’éventuel besoin de recourir à un professionnel de santé.

(Crédit photo : iStock – PeopleImages)

Article publié par
Alcyone Guillevic

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