La dépression chez les parents : comment préserver l’équilibre des enfants ?

La dépression est un trouble mental assez courant. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique même qu’en 2023, 5 % de la population adulte globale est touchée par la dépression. Les femmes sont plus touchées que les hommes, et 10 % d’entre elles sont en état dépressif au cours de leur grossesse ou lorsqu’elles viennent d’accoucher. Et la dépression post-partum ne touche pas uniquement les femmes puisque 20 % des hommes en souffrent à la naissance de leur enfant. La pandémie mondiale et les confinements successifs ont eu un impact considérable sur la santé mentale des Français, plus sensibles à la dépression. Le Baromètre de la Santé 2021, publié par Santé Publique France indiquait que sur le territoire national, 12,5 % des personnes âgées de 18-85 ans auraient déjà vécu un épisode dépressif caractérisé.

La rédaction du Parisien n’a pas participé à la réalisation de cet article.

La dépression est un trouble mental assez courant. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique même qu’en 2023, 5 % de la population adulte globale est touchée par la dépression. Les femmes sont plus touchées que les hommes, et 10 % d’entre elles sont en état dépressif au cours de leur grossesse ou lorsqu’elles viennent d’accoucher. Et la dépression post-partum ne touche pas uniquement les femmes puisque 20 % des hommes en souffrent à la naissance de leur enfant. La pandémie mondiale et les confinements successifs ont eu un impact considérable sur la santé mentale des Français, plus sensibles à la dépression. Le Baromètre de la Santé 2021, publié par Santé Publique France indiquait que sur le territoire national, 12,5 % des personnes âgées de 18-85 ans auraient déjà vécu un épisode dépressif caractérisé.

Alors, comment faire, lorsque l’un des parents est dépressif ? Comment soutenir son conjoint ? Comment préserver l’équilibre familial ?

L’enfant, face à un parent dépressif

L’enfant, quel que soit son âge, vit difficilement la dépression de ses parents. Héloïse Junier, psychologue, affirme dans une interview accordée à Ouest France, que « C’est une maladie invisible donc compliquée à rendre concrète dans la tête d’un enfant, surtout le tout-petit puisqu’il a des capacités d’abstraction encore naissantes.« .

La spécialiste poursuit même en indiquant que l’enfant peut même se sentir investi d’une mission : celle de sauver, surprotéger son parent malade, en devenant son parent.

Les enfants peuvent vite ressentir un sentiment d’abandon de la part du parent malade, mais aussi voir naître la culpabilité : « est-ce ma faute ? », de colère voire de honte en fonction de l’âge de l’enfant et de l’intensité de la maladie du parent concerné (rejet, agacement, besoin de calme, de silence, intolérance, impatience, tristesse…).

L’équilibre familial est alors complètement bouleversé et il devient nécessaire que chacun retrouve sa place, le temps que le parent dépressif puisse guérir, reprendre des forces, se nourrir de l’amour de ses proches, et continuer à prendre soin de ses enfants.

Les 5 facteurs de protection

Pour répondre à cette question, embarquons pour le Royaume Uni. Une étude a été menée par le Dr Collishaw sur 262 familles dont l’un des parents est dépressif.

Cette étude révèle alors que 5 piliers, appelés « les facteurs de protection« , sont essentiels pour qu’un enfant reste en bonne santé mentale, même lorsque l’un des parents est en dépression.

  • Pratiquer une activité physique régulièrement. Idéale pour relâcher la pression, se défouler, l’activité physique est un remède à bien des maux. C’est aussi un moyen pour les enfants de sortir de chez eux, d’être entourés d’autres enfants de leur âge, de libérer leurs émotions. Lorsque l’on pratique une activité physique, le cerveau et plus particulièrement l’hypothalamus et l’hypophyse, libèrent des endorphines. Ces molécules sont les hormones du plaisir, du bonheur, et agissent comme des anxiolytiques et des antalgiques. Elles limitent alors la sensation d’anxiété et de douleur.
  • Entretenir des liens avec d’autres enfants du même âge. Avoir une vie sociale est un facteur important pour les enfants. Ils développent leurs capacités cognitives, ils vont apprendre les règles de politesse, respecter les autres, s’épanouir en confiance, développer leur estime de soi. Leur bien-être émotionnel et somatique sont préservés.
  • Etre nourri par les émotions positives du parent dépressif. Bien que dépressif, le parent malade joue un rôle essentiel dans la protection de ses enfants. Prendre suffisamment de recul, de hauteur, pour avoir des paroles réconfortantes et rassurantes avec ses enfants, tant que possible. Un discours optimiste, positif « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas de ta faute », « Je vais aller mieux dans quelques temps », « Je suis heureux(se) que tu sois près de moi », « Je suis fier de toi, de tes progrès », la tendresse, les câlins, un sourire, les compliments, feront du bien aux enfants, très inquiets de la situation. Leur rappeler combien ils sont aimés, importants, est capital.
  • Etre soutenu par l’autre parent. La situation familial est compliquée face à la dépression de l’un des parents. L’autre se sent démuni, submergé, impuissant, parfois en colère, impatient, inquiet. Autant d’émotions ressenties elles-aussi par les enfants. Alors, l’autre parent doit s’imposer comme un pilier avec les enfants : leur permettre de s’épanouir malgré tout, leur donner de l’amour, les rassurer sur la situation, avoir des paroles bienveillantes et positives envers le parent malade pour ne créer aucune rancœur. Ce soutien sans faille est capital pour le développement émotionnel des enfants.
  • Etre convaincu que les choses s’arrangeront. La dépression peut s’installer sur le long terme lorsqu’elle n’est pas encadrée. Alors, dans un cadre familial où celle-ci l’est, les enfants se sentiront mieux. Savoir que papa ou maman est suivi(e) par un psychologue ou un psychiatre, être convaincu que l’on peut compter sur l’autre parent, entendre un discours positif et optimiste chaque jour, être rassuré par le parent malade, tout en continuant sa vie d’enfant, en voyant du monde, la famille, les amis, en sortant, dans la joie et la bonne humeur, contribue au bien-être. Il faut aussi que le cocon, le foyer ne soit pas synonyme d’appréhension à l’idée d’y retourner, que les quatre murs de la maison ne s’imposent pas comme un lieu triste, sans vie, où règnent la colère, la tristesse.

Expliquer la dépression aux enfants

L’implication émotionnelle de chaque membre de la famille est immense face à la dépression. Conjoint, enfants, tout le monde y fait face d’une manière ou d’une autre, la ressent différemment.

Les enfants sont de véritables éponges. De nos jours, il est d’usage de leur expliquer les choses plutôt que de les épargner et faire « comme si ». Loin d’être dupes, ils méritent la vérité, expliquée selon leur âge, avec des outils adaptés.

Des livres et bandes dessinées existent, par exemple, pour expliquer aux enfants ce qu’est la dépression d’un des parents :

  • Du Brouillard dans la tête : La dépression expliquée aux enfants ; de Judith Rieffel et Mademoiselle Caroline. Editions Desclée de Brouwer.
    Résumé : « Maman est tout le temps triste, est-ce que c’est de ma faute ? »« Papa ne joue plus avec moi, est-ce qu’il ne m’aime plus ? »
    Quand un enfant est face à une personne qui souffre de dépression, il se pose mille questions…Judith Rieffel et Mademoiselle Caroline nous aident à trouver les bons mots pour parler avec lui et le rassurer.
  • Imagine un jardind’Hélène Druvet. Editions Gautier Languereau. A partir de 4 ans
    Résumé : « Où part donc ce joli papillon ? Tom découvre, au bout de son jardin, une incroyable jungle luxuriante… Entouré de félins majestueux et d’oiseaux colorés, il se promène dans un jardin extraordinaire… Une aventure merveilleuse sublimée par des couleurs puissantes et un jeu délicat de découpes lasers »
  • Qu’Est-ce que la dépression ? de Thérèse Borchard et Robert W. Alley. Editions du Signe.
    Résumé : « La dépression d’un adulte a toujours des répercussions sur son entourage. Elle entraîne des effets secondaires qui peuvent laisser les enfants troublés, fâchés, tristes… se demandant pourquoi Maman ne leur lit plus une histoire à l’heure du coucher ; ou déconcertés, ne comprenant pas pourquoi Papa ne les emmène plus faire les courses le samedi matin. »

Conserver l’équilibre familial face à la dépression de l’un des parents est un long combat qui demande beaucoup de recul, de la compréhension, de l’anticipation, et beaucoup d’amour. 5 facteurs de protection semblent essentiels pour protéger les enfants, des plus petits aux ados, et favoriser un équilibre émotionnel. Expliquer la situation, laisser les émotions s’exprimer, leur permettre de se changer les idées, garder une posture positive et bienveillante, sont autant de clés pour continuer à vivre avec le sourire.

(Crédit photo : iStock – Westend61)

Article publié par
Alcyone Guillevic

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