En France, les chiffres entourant le syndrome du bébé secoué sont récents. Il s’agit en effet principalement de suppositions à l’apparition de symptômes chez le bébé. Entre 500 et 700 cas étaient recensés en 2019 par Santé Publique, toutefois, au premier semestre 2021, les services d’urgences pédiatriques ont constaté une hausse du nombre de cas, de gravité plus élevée. Mais qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué dont nous entendons de plus en plus parler ? Quel impact a-t-il sur les bébés ? Quand s’alerter ? Tour d’horizon.
Syndrome du bébé secoué : définition
Le Traumatisme Crânien Non Accidentel (TCNA), plus connu sous le nom de Syndrome du bébé secoué, est un acte relatif à de la maltraitance. Les victimes sont des bébés ou de jeunes enfants.
Comme son nom l’indique, le syndrome du bébé secoué correspond au secouement violent d’un bébé ou jeune enfant, par un adulte.
Par secouement, le gouvernement français indique qu’il s’agit de la prise de l’enfant par le thoras ou le dessous des épaules. Ensuite, l’enfant est secoué d’avant en arrière. Ce secouement est si fort que la tête de l’enfant bascule elle-aussi d’avant en arrière. Le cerveau de ce dernier en arrive à toucher les parois de son crâne, ce qui a de lourdes conséquences sur sa santé.
Quelles sont les symptômes de ce secouement ?
Le secouement est un acte de l’ordre de la maltraitance à l’égard des bébés et jeunes enfants. Effectivement, les conséquences sont très graves pour la santé de l’enfant qui voit parfois son pronostic vital engagé.
Les symptômes peuvent être les suivants :
- L’enfant peine à respirer voire même ne respire plus ;
- Le bébé somnole ; perd du tonus ou au contraire est très rigide ;
- Il n’y a plus de sourires, de babillements ;
- L’enfant bouge de manière inhabituelle ;
- Il perd l’appétit ;
- Les pupilles sont de tailles inégales ; le contact visuel est étrange.
Le bébé secoué peut avoir de graves séquelles sur le long terme, dont il ne se remettra pas. En effet, à ce stade, il faut savoir que le cerveau d’un enfant atteint sa taille définitive vers 12 ans. Avant cela, il est en développement et le syndrome du bébé secoué met donc en péril celui-ci. D’ailleurs, Santé Publique France indique que trois quarts des enfants secoués présentent des séquelles graves sur le long terme. Une victime sur trois décède des suites de ce secouement.
Bébé secoué : quelles sont les conséquences sur sa santé ?
Lorsque, par chance, l’enfant survit au secouement, les conséquences peuvent cependant être très graves. D’ailleurs, le gouvernement indique que 75% des bébés victimes souffrent sur le long terme de séquelles. Voici la liste des séquelles présentée par le gouvernement :
- Un retard du développement psychomoteur ou des handicaps moteurs ;
- Des troubles cognitifs et des difficultés d’apprentissage ;
- Des problèmes de comportement ;
- Des troubles de l’alimentation ;
- Des troubles du sommeil ;
- Une déficience visuelle ou une cécité ;
- Une déficience auditive ou une surdité ;
- Des crises d’épilepsie.
Quels sont les signaux d’alerte ?
Le syndrome du bébé secoué est un fléau. Il faut noter qu’en 2017, la Haute Autorité de la Santé (HAS), a indiqué que les bébés les plus touchés par ce secouement étaient âgés entre 2 et 4 mois.
Il apparaît le syndrome du bébé secoué est généralement précédé d’actes de maltraitance divers.
Voici quelques éléments clés devant être l’objet de toute votre attention, si vous qu’un enfant, votre enfant ou celui d’un proche, a été secoué :
- Restez attentif au comportement du bébé ou du jeune enfant en compagnie d’autres personnes : émet-il des signes de peur, d’angoisse, d’inconfort ? Semble-t-il avoir mal à la tête ?
- Soyez vigilants quant aux éventuelles signes de maltraitance visibles sur la peau de l’enfant : a-t-il des bleus ? Des bosses ? Des contusions ? Pensez au fait qu’à quelques mois, l’enfant ne peut se blesser seul (hormis quelques griffures à cause des ongles) puisqu’il ne marche pas, ne se déplace presque pas à quatre pattes.
- Libérez la parole, dès lors que vous avez des doutes. N’ayez pas peur d’alerter une personne de confiance, pour qu’elle puisse avertir les services adaptés. Il vaut mieux prévenir et s’être trompé, que de ne rien faire et laisser un enfant subir des maltraitances.
Sensibiliser au syndrome du bébé secoué : les bons réflexes à avoir
Inoffensifs, sans défense, les bébés secoués le sont souvent suite à un épuisement mental des parents ou d’une personne du cercle intime (nourrice, crèche, famille, amis). Fatigués car bébé pleure depuis des heures sans trouver de solutions, épuisés par des nuits raccourcies, les nerfs des parents sont à vifs.
En un instant, la personne en charge d’un bébé ou jeune enfant peut tomber dans une sensation de vulnérabilité. Si tel est votre cas, si vous sentez que vous perdez patience face à votre enfant, voici quelques bons réflexes à avoir :
- Déposer votre enfant dans un lieu sécurisé : son berceau, son lit, son parc ;
- Quitter la pièce un instant, prenez le temps de respirer, de boire un peu d’eau, de vous asseoir quelques minutes ;
- Extériorisez votre vulnérabilité en demandant du soutien à un proche : appelez la famille, une amie, qui saura vous apaiser ou venir directement chez vous pour vous prêter main forte ;
- Retournez voir votre bébé et câlinez-le.
En tant que parents, vous faites face à beaucoup de charge mentale. Elever un enfant n’est pas simple, surtout lorsqu’il s’agit du premier enfant et de la découverte de la parentalité.
Profitez des siestes de votre bébé pour vous reposer : laissez les tâches ménagères de côté et préservez-vous.
En cas de doute, contactez le 15 ou le 112 pour que les urgences viennent immédiatement ausculter votre enfant. Parlez-en autour de vous, libérez votre parole. Le syndrome du bébé secoué peut toucher tout le monde. il est important de sensibiliser le plus grand nombre.
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