L’épilepsie toucherait 700 000 personnes sur le territoire national. Cette maladie chronique affecterait même 50 millions de personnes dans le monde entier, d’après les chiffres avancés par Epilepsie France début 2021.
Mais qu’est réellement l’épilepsie ? Comment se caractérise cette maladie ? Quels sont les symptômes et les causes de ces crises ? Comment traiter ce mal ? Tour d’horizon.
L’épilepsie : définition
L’épilepsie est une maladie chronique. Cela signifie que les effets de celle-ci peuvent durer dans le temps. Au delà de trois mois de symptômes, la chronicité de la maladie est avérée. L’épilepsie touche plus précisément le cerveau des individus.
L’épilepsie se caractérise par plusieurs effets :
- Les crises d’épilepsie ;
- Les anomalies cérébrales favorisant l’apparition de crises d’épilepsie ;
- Les conséquences liées aux crises d’épilepsie (sur le moral, le développement psychomoteur du malade, etc).
Il existe plusieurs variantes de l’épilepsie, dépendant principalement de la fréquence des crises, de leur intensité, de l’âge de l’individu et des traitements fonctionnant ou non.
Crise d’épilepsie et activité des neurones
Une personne atteinte d’épilepsie peut souffrir de crises très impressionnantes. Il en existe de deux types : les crises partielles et les crises généralisées.
Les crises partielles se caractérisent généralement par des convulsions plus ou moins intenses de la personne, qui perd alors le contrôle de son corps ou d’une partie précise de son corps.
Il peut aussi s’agir :
- de difficultés soudaine à s’exprimer ;
- d’hallucinations touchant les cinq sens ;
- de picotements/fourmillement dans l’un des membres ;
- de troubles respiratoires, cardiaques, ou gustatifs.
Les crises généralisées touchent l’intégralité du corps et les effets sont très intenses. Ils peuvent même s’accompagner de pertes de connaissance, une incapacité à se souvenir de la crise, d’absences assez longues.
Ces crises d’épilepsie sont dues à un afflux trop important de décharges électriques dans la partie périphérique du cerveau. Les neurones subissent alors comme des éclairs qui ont pour conséquence l’apparition des crises car ils ne reçoivent plus de façon normale les informations comprises dans ces décharges électriques. Elles sont soudain trop nombreuses, désordonnées et dépassent alors le seuil épileptogène qui maintient notre cerveau en bon état.
Les origines de l’épilepsie
L’épilepsie touche davantage les enfants et les personnes âgées. Chez les enfants, il peut arriver qu’aucune cause ne soit à l’origine de l’apparition de la maladie. Dans ce cas, l’épilepsie est dite « idiopathique« .
Toutefois, chez les adultes, il est plus facilement possible de trouver la cause de la maladie.
- Facteur génétique : 2/3 des épilepsies trouvent leur origine dans une malformation génétique ;
- Lésions au cerveau : dues à un traumatisme crânien, un AVC, une tumeur cérébrale ;
- L’encéphalite ou la méningite ;
- Malformation cérébrale ;
- Le lupus ou l’alcoolisme (période de sevrage).
- Anomalie du métabolisme (hypoglycémie soudaine chez une personne atteinte de diabète, une hypocalcémie ou hyponatrémie) ;
- Certains médicaments peuvent provoquer des crises d’épilepsie ;
- Les addictions à certaines drogues entraînent l’apparition de l’épilepsie.
Il convient donc de consulter son médecin pour trouver l’origine des crises si celles-ci sont récentes. En effet, un traitement médicamenteux peut être prescrit pour maintenir le flux des décharges électriques dans le cerveau à un niveau inférieur au seuil épileptogène.
Epilepsie : quand apparaît-elle ?
Cette maladie chronique peut survenir à plusieurs moments de la vie.
Chez le nourrisson, il existe deux types d’épilepsie :
- Le syndrome de West : survient entre 3 et 12 mois mais reste une maladie rare qui trouve son origine dans une malformation ou maladie cérébrale. Elle peut également se manifester à la suite d’une asphyxie périnatale.
- Le syndrome de Dravet : survient la première année de vie du nourrisson et est de l’ordre de la mutation génétique. Souvent, elle apparaît à la suite d’une vaccination ou d’une poussée de fièvre. Ce syndrome est lui aussi très rare et entraîne un retard de développement psychomoteur de l’enfant.
Durant l’enfance (de 2 à 13/14 ans), l’épilepsie peut prendre ces formes variées :
- L’absence : survient entre 5 et 7 ans. L’enfant a des phases d’absence dont il ne se souvient pas et qui se manifestent à plusieurs reprises dans la journée. Cela peut impacter l’attention de l’enfant.
- L’épilepsie à pointes centrotemporales ou épilepsie focale idiopathique. Ces crises touchent généralement les enfants âgés de 3 à 10 ans. Les crises surviennent en fin de nuit, alors que l’enfant est éveillé. Heureusement, ces crises disparaissent de façon naturelle vers 15 ans, le traitement médicamenteux n’étant donc pas systématique.
- Le syndrome de Lennox-Gastaut : ce syndrome apparait entre 2 et 6 ans et se veut assez rare. Les crises sont intenses chez l’enfant et impactent son développement psychomoteur. Une malformation ou maladie cérébrale est fréquemment à l’origine du mal.
Chez l’adolescent, l’épilepsie prend trois formes, qui perturbent la qualité de vie des individus sans avoir de gravité :
- L’épilepsie myoclonique juvénile: se caractérise par des convulsions musculaires sans perte de connaissance. Elles peuvent survenir à la suite d’une stimulation (lumière intense principalement), au réveil et entrainent une chute.
- L’épilepsie-absences : à l’instar des mêmes crises chez les enfants, les absences associées à quelques convulsions. Perte de tonus, claquement des lèvres, sont aussi des symptômes.
- L’épilepsie avec crises généralisées : démarrent à l’adolescence pour poursuivre à l’âge adulte. La fatigue, la lumière ou la consommation d’alcool peuvent provoquer ces crises en fin de nuit ou au réveil.
L’épilepsie est donc une maladie qui touche chaque membre de la population. Heureusement, celles-ci peuvent être contrôlées par la prise d’un traitement médicamenteux adapté, parfois temporaire.
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