Myopie : comment la corriger ?

En France, la myopie touche presque 37 % des adultes et plus de 20 % des enfants. Tels sont les résultats de l’étude menée par le Pr Leveziel, qui dirige le département d’ophtalmologie du CHU de Poitiers. Comment prévenir la myopie ? Quels sont les traitements possibles pour y remédier ?

La rédaction du Parisien n’a pas participé à la réalisation de cet article.

Qu’est-ce que la myopie ?

La myopie est un trouble de la vue qui affecte la vision de loin. Normalement, les rayons de lumière traversent le cristallin, qui « fait la mise au point » de l’image envoyée sur la rétine. En cas de myopie, cette accommodation se fait mal : l’image transmise est floue.

Peut-on prévenir la myopie ?

S’il n’y a pas de méthode miraculeuse, certaines bonnes habitudes, prises dès l’enfance, permettent de réduire le risque de myopie. Limiter les activités qui sollicitent la vision de près et passer au moins deux heures par jour en extérieur sont deux gestes simples pour prévenir la myopie, en particulier chez les enfants et les adolescents (source : Ipsos – Ensemble contre la myopie). En effet, plus le trouble se déclare tôt et plus il est susceptible de s’aggraver.

Comment corriger la myopie ?

Il existe de nombreux moyens de réduire la gêne liée à la myopie. Le plus connu consiste à porter des lunettes ou des lentilles, dont la puissance est adaptée au niveau de myopie du patient. Si les lunettes sont adaptées à tout le monde, les verres de contact sont contre-indiqués dans certains cas (sécheresse oculaire, notamment).

Une nouvelle technologie, baptisée orthokératologie, a fait son apparition chez les ophtalmologistes depuis quelques années. Il s’agit de lentilles spéciales, que le patient porte uniquement la nuit et qui corrigent la courbure de la cornée pour atténuer les symptômes de la myopie.

Mais une technique en particulier suscite l’intérêt des ophtalmologistes et l’enthousiasme des patients. La chirurgie réfractive (LASIK, PKR…), une opération des yeux pour ne plus porter de lunettes, connaît un engouement croissant.

Qu’est-ce que la chirurgie réfractive ?

Ce terme désigne une intervention destinée à corriger certains défauts de la vision, dont la myopie, mais aussi l’astigmatisme, l’hypermétropie et, dans certains cas, la presbytie. Le principal intérêt de cette opération est qu’elle permet de retrouver une vision normale, donc de se passer de lunettes comme de lentilles. Selon l’âge du patient et l’intensité du trouble, l’ophtalmologiste emploie la chirurgie au laser ou la pose d’implants intra-oculaires.

La chirurgie réfractive au laser est indiquée dans les cas de myopie faible à modérée. Elle regroupe plusieurs techniques :

  • le LASIK, le plus couramment utilisé, qui consiste à remodeler la cornée en surface ;
  • la PKR et la trans-PKR, adaptées aux myopies légères ou aux patients souffrant de sécheresse oculaire ;
  • le SMILE, qui consiste à remodeler la cornée par l’intérieur.

Ces trois interventions sont pratiquées sous anesthésie locale à l’aide d’un collyre. Elles nécessitent environ une demi-heure et permettent au patient de rentrer chez lui le jour même. Indolore, la chirurgie réfractive peut engendrer une sensation de gêne, de sécheresse oculaire et une vision floue qui s’estompent au bout de quelques heures.

La pose d’implants intra-oculaires est réservée aux patients atteints de myopie sévère ou présentant une contre-indication à la chirurgie réfractive au laser. Cette opération consiste à installer une sorte de lentille intégrée directement derrière l’iris.

Si la chirurgie réfractive donne d’excellents résultats dans des délais restreints (un à trois mois), elle ne prévient pas nécessairement une nouvelle baisse de la vision, liée notamment à l’âge.

Qui peut bénéficier d’une chirurgie réfractive ?

A priori, tout patient âgé de plus de 20 ans et de moins de 60 ans peut profiter de cette intervention. Les myopies jusqu’à – 10,00 dioptries sont prises en charge. Certains troubles ou pathologies contre-indiquent toutefois l’opération : strabisme, sécheresse oculaire marquée, maladies auto-immunes… L’intervention est soumise à un bilan pré-opératoire avec le chirurgien.

Pour information, on trouve désormais plusieurs centaines de chirurgiens réfractifs en France. Sur rendez-vous, ils reçoivent les patients et réalisent un examen approfondi afin de définir s’ils sont éligibles à l’une ou l’autre des techniques opératoires.

Quel est le coût d’une chirurgie réfractive ?

Indolore et bénéficiant de plusieurs années de recul, la chirurgie laser demeure toutefois un geste onéreux. Le coût dépend de la technique employée : comptez 1 000 euros par œil pour la PKR, 1 250 euros pour le LASIK et 1 400 euros pour le SMILE.

Bien qu’ayant prouvé leur efficacité, les chirurgies réfractives ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. En revanche, certaines complémentaires santé proposent une prise en charge partielle, voire totale, du coût de l’opération. La plupart des cabinets d’ophtalmologie pratiquent le paiement échelonné pour ce type d’intervention coûteuse.

Rapide, indolore et performante, la chirurgie réfractive constitue une solution innovante pour les personnes souffrant de myopie et désireuses d’éviter le port de verres correctifs. Son coût demeure pour le moment le seul frein au développement de cette technique révolutionnaire.

(Crédit photo : iStock – aire images)

Article publié par
Équipe rédactionnelle Carnet du Jour

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